Mettre en avant les savoir-faire durables des peuples isolés des Andes

Fondée en 2001 par Georgina Davalos et son mari à Cuzco, Ayniart est une association qui se consacre au soutien des artisans de villages reculés pour atteindre une clientèle qui soit en mesure de les payer dignement. En effet, l’objectif de leur entreprise est d’aider ces communautés, qui souvent ne parlent pas espagnol, à vivre correctement d’une production traditionnelle et respectueuse de l’environnement.

Militants depuis leurs années universitaires, les Dávalos ont l’habitude de rouler longtemps pour atteindre les hameaux reculés de leurs partenaires. La route qui les mène de la ville jusqu’à la communauté d’Acchahuata est tortueuse, mais elle est bien dérisoire par rapport aux trajets qu’ils faisaient jadis, quand les infrastructures étaient encore plus précaires.

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Une vallée éloignée des métropoles, mais touchée par la crise climatique

Il faut faire trois heures de voiture, traverser plusieurs cols de montagne puis marcher sur le flanc d’une montagne à plus de 4000 mètres d’altitude pour arriver jusqu’aux pâturages de leurs alpagas. Ces pâturages bordent une vallée parsemée de quelques rares villages. Seule trace d’industrialisation : les ruines d’un pipeline censé apporter le gaz naturel de Camisea vers la métropole.

Mais ce chantier pharaonique qui devait apporter le « progrès » dans cette vallée reculée est au point mort depuis des années. Vivant dans une communauté excentrée, les habitants d’Acchahuata parlent quasi-exclusivement le  quechua – langue de l’Empire des Incas – et défendent fièrement leurs traditions artisanales. Ils vivent toutefois la difficulté pour donner une scolarité complète à leurs enfants comme un cruel handicap.

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Et cet isolement ne les abrite pas des problèmes qui affectent le monde. Les artisans voient bien les glaciers de leurs montagnes disparaitre, et leurs pâturages s’appauvrir. Convaincus que leurs méthodes de production n’ont pas d’impact négatif sur leur environnement, ils espèrent que la vente de leurs produits pourra être un exemple un suivre, peut-être un véhicule de changement. Mais il est difficile de se faire entendre au Pérou quand on n’est pas hispanophone. En gardant le contact avec eux, et en continuant à promouvoir leurs connaissances, Ayniart espère contribuer à la revalorisation de ces populations.

Manuel-Antonio Monteagudo

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